L'OMS a sorti son 11éme rapport sur la situation épidémiologique des régions d'Afrique de l'Ouest, en date du 12 Mai 2020, 23h59 Temps universel coordonné +1. 47 953 cas de malades du COVID-19 sont enregistrés, dont 1 488 décès.
L’évolution de la pandémie de Coronavirus (COVID-19) continue d'augmenter dans la Région africaine de l'OMS depuis le premier cas signalé le 25 février 2020 en Algérie. Depuis lors, tous les États Membres ont signalé des cas de COVID-19, le Lesotho ayant signalé son premier cas le 13 mai 2020. Bien qu'il existe des variations entre les pays, le nombre de cas et de décès signalés a augmenté de façon exponentielle ces dernières semaines et plus de la moitié des pays de la région connaissent une transmission inter-communautaire.
Il y a en outre de plus en plus d'incidents de transmission transfrontalière de COVID-19 entre les pays du continent, principalement par le biais de chauffeurs routiers longue distance, et de mouvements transfrontaliers illicites.
Dans la plupart des pays, la maladie est cependant toujours localisée dans les grands centres urbains, alors que la plupart des communautés rurales ne sont pas affectées.
Depuis le dernier rapport SITREP en date du 6 mai 2020 (rapport de situation externe 10), 15 000 personnes supplémentaires sont confirmées atteintes de COVID-19 (une augmentation de 42 %) signalées dans 42 pays, contre 10 577 enregistrées la semaine dernière. Au cours de cette période, une forte augmentation du nombre de cas confirmés de COVID-19 a été observée dans huit pays : Bénin 221 % (102 à 327), Zambie 217 % (139 à 441), Soudan du Sud 200 % (58 à 174), Guinée-Bissau 181 % (292 à 820), Gabon 117 % (397 à 863), Tchad 110 % (170 à 357), République centrafricaine 90 % (94 à 179) et le Ghana 89 % (2 719 à 4 127). Parallèlement, cinq pays, la Namibie, les Seychelles, l’Érythrée, la Mauritanie et Maurice n'ont signalé aucun nouveau cas confirmé de COVID-19 respectivement au cours des 37, 35, 23 et 15 derniers jours.
Du 6 au 12 mai 2020, 295 nouveaux décès (augmentation de 25 %) ont été signalés dans 25 pays de la région, dont :
L’Afrique du Sud (58), le Nigéria (60), l’Algérie (45), le Tchad (23), le Cameroun (17), la République démocratique du Congo (16), le Kenya (13), le Niger (9), la Sierra Leone (9), le Mali (8), le Sénégal (8), le Ghana (4), le Burkina Faso (3), le Côte d'Ivoire (3), le République-Unie de Tanzanie (3), le Gabon (3), la Zambie (3), le Togo (2), la Guinée équatoriale (2), le Congo (1), la Guinée (1), l’Ethiopie (1), le Sao Tomé et Principe (1), la Guinée-Bissau (1) et l’Eswatini (1).
Au 12 mai 2020, un total cumulé de 47 953 cas confirmés de COVID-19 est enregistré, avec 55 cas probables, et 1 488 cas de décès (taux de mortalité (TM) de 3,1%), signalés dans les 47 pays touchés de la région.
Le graphique 1 ci-dessous montre la liste des pays touchés et leur nombre respectif de cas et de décès.
La répartition quotidienne et hebdomadaire des cas par date et semaine de notification est présentée dans les graphiques 1 et 2, respectivement.
Du 6 au 12 mai 2020, la région a enregistré son plus grand nombre de cas par jour depuis le début de la pandémie, avec plus de 1 000 nouveaux cas signalés chaque jour au cours des 14 derniers jours. La région a connu son plus haut pic le 8 mai 2020 lorsque 2 753 cas ont été enregistrés en 24 heures. Sur les 47 pays touchés, neuf ont enregistré un total cumulé de plus de 1 000 cas confirmés de COVID-19, dont l'Afrique du Sud (11 350), l’Algérie (6 067), le Ghana (5 127), le Nigéria (4 787), le Cameroun (2 689), la Guinée (2 298), le Sénégal (1 995), la Côte d’Ivoire (1 857) et la République démocratique du Congo (1 169). La République démocratique du Congo est le dernier pays à franchir la barre des 1 000 cas.
L'Afrique du Sud a atteint la barre des 10 000 cas de personnes contaminées au cours de la même semaine. Ensemble, ces huit pays sont les plus touchés, et représentent 87% de tous les cas signalés dans la région.
La charge de cas la plus élevée a été observée dans la région de l'Afrique de l'Ouest, 43 % (20 611, TM 2,1 %), suivie par la Région Sud 24 % (11 575, TM 1,8 %), le Nord 8,5 % (6 067, TM 8,5 %), le Centre 13 % (6 377, TM 3,9 %) et les régions de l'Est 7 % (3 323, TM 2,6 %).
Sur les 47 953 cas confirmés de COVID-19 reportés, 15 388 (35 %) cas se sont rétablis. Cette donnée est issue de la documentation des 45 pays de la région, avec 100 % (16) des cas en Namibie enregistrés comme rétablis.
L'Algérie a enregistré la mortalité la plus élevée de la région, avec 515 décès, suivie de l'Afrique du Sud avec 206, du Nigéria (158), du Cameroun (125), du Burkina Faso (51) et de la République démocratique du Congo (50). Les cas le plus élevés de taux de mortalité ont été observés au Tchad (11,2 %), au Libéria (9,4 %), en Algérie (8,5 %), au Burkina Faso (6,7 %), en Sierra Leone (5,9 %), au Niger (5,5 %), au Mali (5,5 %) et au Togo (5,5 %). L'Algérie représente à elle seule 35% de tous les décès dus au COVID-19 signalés dans la région.
On remarque encore une fois l’exposition particulière des agents de santé, fortement touchés par l’épidémie de COVID19, avec 1 598 agents de santé infectés dans 31 pays de la région depuis le début de la crise sanitaire. Cette semaine, deux pays, la Guinée-Bissau et le Malawi, ont enregistré leurs premières infections d'agents de santé. Globalement, le Nigéria a été le plus touché, avec 401 agents de santé infectés, suivi de l'Afrique du Sud avec 325, du Niger 167, de la Côte d’Ivoire (85), de la République démocratique du Congo (63), du Ghana (63), du Sénégal (59), du Gabon (57), du Tchad (44), de la Guinée-Bissau (43) et du Libéria (42). Les 21 autres pays qui ont enregistré des infections d'agents de santé sont indiqués dans le graphique 1.
Selon les données disponibles sur la répartition par âge et par sexe (n = 4 805), le rapport hommes / femmes parmi les cas est de 1,8, et l'âge médian est de 42 ans (plage: 0 - 105). Les hommes (62%) dans les groupes d'âge de 31-39 et 40-49 sont plus touchés que les femmes (38%) dans les mêmes groupes d'âge. La répartition des cas par âge et par sexe est présentée dans le graphique 4.
Actuellement, 24 pays de la région connaissent une transmission communautaire. 13 ont des foyers de cas clairement identifiés, et neuf sont des cas sporadiques de COVID-19. La région a également observé une augmentation des incidences de l'importation des cas dans les pays touchés de la région, alimentés en grande partie par les chauffeurs routiers longue distance et les mouvements transfrontaliers.
Globalement, sur le continent africain, 69 126 cas et 2 386 décès (TM = 3,5%) ont été déclarés au 12 mai 2020, dont 47 952 cas et 1 488 décès dans la Région africaine de l'OMS, et 21 174 cas dont 898 décès dans la Région OMS de la Méditerranée orientale.
Au 12 mai 2020, à 18 h 00 HEC, un total de 4 088 848 cas de personnes atteintes du COVID-19, dont 283 153 décès (TM =6,9%), est enregistré dans le monde. Le nombre mondial de cas confirmés de COVID-19 et de décès a continué d'augmenter considérablement au cours de la semaine dernière.
Au 12 mai 2020, 213 pays / territoires / zones et un moyen de transport international avaient signalé en laboratoire les cas confirmés de COVID-19. Les 10 pays avec le plus grand nombre de cas cumulés sont : États-Unis d'Amérique (1 298 287), Fédération de Russie (232 243), Espagne (227 436), Royaume-Uni (223 064), Italie (219 814), Allemagne (170 508), Turquie (139 771), France (137 491), Iran (République islamique d ') (109 286) et la Chine (84 451). Tous les pays touchés ont signalé de nouveaux cas confirmés la semaine dernière.
La pandémie de COVID-19 continue d'évoluer dans la Région africaine de l'OMS, avec une augmentation du nombre de nouveaux cas confirmés, qui continuent d’augmenter chaque semaine. Le Lesotho a signalé son premier cas confirmé le 13 mai 2020. L’intégralité des pays du continent Africain sont désormais enregistrés comme étant atteints par le COVID-19.
Plus de la moitié des pays de la région subissent la propagation du COVID-19 pour des régions transfrontalières et intercommunautaires. Ce mode de transmission est principalement dû aux couloirs de transport de marchandises, et de l'activité illicite le long des frontières poreuses.
Des analyses récentes de l'évolution de l'épidémie en Afrique montrent que la maladie a largement touché les populations des zones urbaines, la plupart des communautés rurales n’étant pas affectées ou ne signalent que des cas sporadiques. Cela signifie que l'épidémie peut encore être maîtrisée par la mise en œuvre agressive de mesures de confinement et d'atténuations.
Les mesures de contrôle critiques comprennent la recherche active des cas, le test et l'isolement des cas, la recherche des contacts, la distanciation sociale, ainsi que la promotion des bonnes pratiques d'hygiène personnelle. Ces mesures doivent être mises en œuvre avec diligence et de manière globale dans toutes les communautés. Gouvernements, ministères de la santé et autres autorités nationales, OMS, et partenaires doivent mettre en place des systèmes plus solides pour surveiller la mise en œuvre effective de ces mesures. Les communautés doivent également s'approprier leur rôle de responsable, et s’investir dans ces mesures.
OMS,voir rapport épidémiologique des région d'Afrique numéro 11
OMS,voir rapports épidémiologiques globaux